Gabon/covid-19 & état d’urgence : Les témoignages chocs de ceux qui ont tout perdu

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L’état d’urgence lié à la pandémie de coronavirus touche l’ensemble de la population, mais ce sont les plus vulnérables et les plus pauvres qui sont les plus impactés d’un point de vue économique. Avec l’épidémie, de nombreux employés et travailleurs des secteurs les plus touchés ( tourisme, restauration, voyage, distribution, bar, discothèque, évènementiel, église…) ont perdu leur emploi et vivent dans l’angoisse du lendemain, voire la d’échéance. Voici leurs témoignages.

À Louis ( Libreville ), Hervé, 26 ans, informaticien dans un cyber café est déboussolé.

Depuis 4 ans, il travaillait comme informaticien dans un cyber café situé au quartier Louis. Quand l’épidémie frappe, tous les salariés sont renvoyés. ” La nouvelle m’a déboussolé “. Jusque là, avec son salaire, il vivait seul. Aujourd’hui, il a regagné le domicile familial où il dort avec ses 3 frères.

À Cocotier ( Libreville ), Maman Julie, 31 ans, gérante de bar a basculé dans la précarité.

Depuis 7 ans, Maman Julie est gérante dans un grand bar à Cocotier. Elle gagne entre 120000 et 150000 avec la vente de ses bouillons de poissons frais. ” La covid-19 est arrivée et le 14 mars, ma patronne m’a dit Maman Julie tu ne viens plus, je ferme le bar. Je n’ai pas payé mon loyer en avril et mai. Mon bailleur m’a mis à la porte. Je vis à présent debout-debout.  Quand j’arrive chez un parent, mon regard se porte à tout moment vers la cuisine. Constamment en mode dépression. Je prie tous les jours pour que l’activité reprenne “.

Au Delta ( Akanda ), Natacha, 21 ans, serveuse dans un snack bar a maigri.

” J’avais trouvé un boulot de serveuse , bien payé, dans un snack bar. Ce que je gagnais me permettait de louer une chambre à côté de mon lieu de travail et d’épargner pour payer une formation de coiffeuse. Mon projet a avorté avec l’arrivée du coronavirus. Je n’ai plus les moyens d’aider ma mère à payer à manger.  J’ai perdu 10 kgs, les gens pensent que j’ai attrapé une maladie parceque je travaillais la nuit dans un snack bar. Je cherche du travail mais c’est compliqué, je n’ai aucune qualification.

À  Jiji ( Akanda ), La nuit, Didier tient un espace de restauration rapide en plein air. Le couvre-feu l’a poussé vers le fond.

” J’alimentais tous les noctambules du secteur en brochettes de poisson et en viande braisée. Ça marchait du feu de dieu. Je montais, j’avais mes habitués et puis tout d’un coup patatras. Le couvre-feu m’a poussé vers le fond “.

À IAI ( Owendo ), Pélagie, 25 ans, femme de ménage dans un motel craint pour son avenir.

” J’étais stable et auto dépendante. Je travaillais comme femme de ménage pour un motel. Et un jour notre patron nous a convoqué pour nous annoncer qu’en raison du Covid-19, le motel devait fermer. En entendant ces mots, j’ai failli m’évanouir. À présent ma vie est sens dessus dessous “.

Crédit photo : gabonreview

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