JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA LIBERTÉ DE LA PRESSE :Le Gabon, très mauvais élève !

0

Au moment où le monde célèbre la journée internationale de la liberté de la presse, plusieurs professionnels des médias sont détenus dans les maisons d’arrêt, torturés, intimidés, exécutés à travers le monde. La presse gabonaise n’est pas en reste. Cette presse est loin de remplir véritablement sa mission basique car prise en tenaille par un système politique qui considère la critique comme un délit et qu’on doit punir avec la toute dernière l’énergie.

La journée internationale de la liberté de la presse, reste une opportunité pour les organismes internationaux d’inventorier la situation exacte de la presse dans le monde entier. Alors que le bilan sur la liberté de la presse reste mitigé dans les quatre coins du monde, le Gabon célèbre cette journée comme si tout allait pour le mieux.

Pourtant considérée comme le quatrième pouvoir au Gabon, la presse reste un simple outils, utilisé pour des fins personnelles. Elle est plus que jamais instrumentalisée et les professionnels pris pour des marionnettes affamées.

Chaque organe de presse se veut être parrainé officiellement ou officieusement par une personnalité politique afin de bénéficier d’une quelconque subvention qu’ils ont transformé en don pourtant, elle reste un droit pour tout organe de presse répondant aux normes en vigueur en République gabonaise.

La presse publique devenue désorientée, surtout prise en otage et les salariés qui y travaillent réduits à des petits pantins qui attendent qu’on leur impose une ligne éditoriale voir même des sujets à traiter. Gabon 1ere, l’unique chaîne de télévision publique dans notre pays, qui fonctionne grâce au contribuable gabonais est réduite à un petit organe de qui fait sans cesse l’apologie du pouvoir.

Chaque journaliste cherche à plaire au pouvoir et non au peuple qui a besoin de s’informer.

La liberté est confisquée depuis des lustres et les journalistes contraints de devenir des mendiants chevronnés et chacun se contente désormais de défendre son bout de pain pour que la tranquillité règne tandis que la presse demeure muselée.

Si le numérique ne s’était pas emparé du monde de la presse, le sort de cette dernière allait être pire. Les médias classiques que sont la télévision, la presse écrite et la radio cohabitent désormais avec la presse en ligne devenue aujourd’hui le vecteur incontournable dans la diffusion de l’information.

Toutefois, ces médias pour la plupart privés sont régulièrement foudroyés. Tv+Gabon, chaîne de télévision privée appartenant au défunt André Mba Obame, avait subi un violent assaut en 2009. Attaquée par un commando lourdement, s’était vue détruire une bonne partie de son matériel et confisquer ses émetteurs qui permettaient sa télédiffusion nationale et internationale. Ce média qui était la fierté du pays est devenu l’ombre de lui-même et pourtant annoncé comme la télévision du futur.

Les médias en ligne tentent tant bien que mal à se faire un bout de chemin dans notre pays même si pour la plupart, offrir un revenu à leurs employés relève d’un miracle car les publicités sensées les nourrir, sont attribuées aux médias publics.

Tout Etat qui se respecte et qui accorde une importance à sa presse, se doit de la soutenir. La crise sanitaire liée à la pandémie du Coronavirus qui secoue le monde depuis plus d’un an a chamboulé les habitudes dans tous les secteurs d’activité et le monde des médias n’a pas été épargné.

C’est dans cet optique que les dirigeants Sénégalais ont déboursé plusieurs milliards de nos francs afin de venir en aide aux médias nationaux.

Tandis qu’au Gabon, il fallait passer par des courbettes pour certains à fin de pouvoir toucher des miettes.
L’ensemble des médias surtout privés sont considérés comme des ennemis du pouvoir au Gabon.

La politique exercée à l’endroit de la presse vise à la rabaisser dans le but de la contrôler facilement en canalisant sa démarche.
L’émancipation et l’autonomie financière de la presse est loin d’être d’actualité au Gabon.

La subvention devenue un luxe surtout en cette période de Covid 19, l’état, incapable de venir en aide à ces médias qu’on absorbe avec des méthodes peu orthodoxes.
Alors que plusieurs voies s’élèvent au Gabon pour dénoncer les abus dont sont régulièrement victimes les médias, une fête est célébrée dans les locaux de GABON 1ere et on se demande pour quel but ?

Le combat pour la liberté n’est et ne sera jamais un long fleuve tranquille, alors l’union sacrée au tour des valeurs que défendent les hommes de médias permettra d’atteindre l’idéal. Si nous estimons que nous sommes en phase avec les exigences du peuple, qui est le vrai détenteur du pouvoir et le parfait juge, poursuivons nos objectifs en restant avant tout des passionnés car personne ne viendra lutter pour nous et soyons prêts à aller jusqu’au bout.

QUE VIVE LA JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA LIBERTÉ DE LA PRESSE !

Anne Ngouandjima

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here